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Associés de SAS : conditions, rôle et responsabilités

Le 10 septembre 2019 — 6 minutes de lecture

Même si le créateur d’une entreprise a un bon projet, il ne possède pas forcément tout le savoir-faire nécessaire et les ressources suffisantes pour lancer son business. D’où l’intérêt de s’associer ! C’est là que vous entrez en jeu en devenant actionnaire. Vous investissez dans l’entreprise et en tirerez profit au moment des partages de bénéfices. À première vue, c’est une offre intéressante, mais vous ne devrez pas vous lancer à l’aveugle et avec précipitation. Vous devrez d’abord tenir compte des risques qui varient en fonction des statuts de la société. Dans cet article, analysons le cas d’un statut en particulier, la SAS ou Société par Actions Simplifiée. Découvrez les lignes principales de l’actionnariat dans une telle société.

SAS, une organisation et un fonctionnement souples

Qu’entend-on par Société par Actions Simplifiée ? Par définition, une SAS désigne une société commerciale disposant de deux associés au minimum (pas de limite maximale). S’il n’y a qu’un seul associé, on parle de SASU ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle.

La SAS se distingue par la grande liberté en termes de fonctionnement et d’organisation qu’elle offre à ses associés. Ces derniers sont libres dans la fixation de leurs dispositions statutaires permettant de déterminer la gestion et le fonctionnement de l’entreprise. Une assemblée générale ordinaire est obligatoire une fois par an en vue d’approuver les comptes, de diviser les bénéfices, etc.

Ce genre de société est sous la direction d’un Président. Celui-ci est assimilé à un régime salarié, il verse donc une cotisation au régime général de la Sécurité Sociale.

associé SAS

Le profil requis pour être actionnaire d’une SAS

Peuvent être actionnaires de SAS toute personne morale ou physique, de droit public ou privé. Les majeurs (même ceux protégés par la loi), les mineurs émancipés ou non, les individus de nationalité française ou étrangère sont également acceptés.

Les associés de SAS peuvent être des individus ayant un rôle au sein de la société. Ce titre est alors accessible au Président, à toute personne jouissant d’un mandat social ainsi qu’aux salariés sous contrat de travail. Les employés actionnaires sont considérés comme minoritaires aux yeux des organes de direction de la société.

Pour rejoindre une société par actions simplifiées, plusieurs possibilités s’offrent à vous. La première option est d’effectuer des apports en capital social pouvant prendre la forme d’un apport en nature ou en numéraire. Quel que soit votre choix, vous pouvez présenter votre participation lors de la constitution de la société, ou bien plus tard au moment de l’augmentation du capital social.

Quant à l’autre moyen, il s’agit d’acheter tout ou partie des actions d’un associé. En tant que tiers, cet acte vous oblige à l’obtention d’un agrément. Les contributions de tous les actionnaires seront enregistrées dans le document intitulé « La liste des souscripteurs SAS ». Ce dernier est exigé lors de la réalisation des formalités de création.

Une responsabilité limitée aux apports

La libération des apports est l’obligation principale à laquelle un associé de SAS est soumis. Le capital social minimum requis pour une SAS est de 1 €. Les apports en nature sont libérés à la création de l’entreprise. Pour les apports en numéraire, on peut prévoir des libérations partielles.

Les actionnaires sont également tenus de respecter les statuts dont ils ont eux-mêmes défini les clauses. S’il existe des pactes d’associés conclus en parallèle avec les statuts, vous aurez aussi le devoir de les considérer. Vos responsabilités civiles sont quant à elles en principe limitées à vos apports. Si la société subit des pertes ou une faillite et que les créanciers réclament leurs créances, vous ne pourrez pas être poursuivi au-delà de ce que vous avez apporté initialement. Ainsi, vos biens personnels et ceux de votre conjoint seront à l’abri.

Quant aux responsabilités pénales, vous ne serez pas engagé en cas d’infractions commises par l’entreprise ou ses dirigeants. Si ces derniers ont violé la législation relative au droit de travail, vous ne serez pas concerné. On emploie souvent le terme « écran de la personnalité morale » pour évoquer ce genre de problème.

Le cas d’un dirigeant de fait

En règle générale, les gérants de droit sont les seuls pouvant administrer et gouverner une entreprise. Mais d’autres personnes peuvent s’immiscer dans la gestion sans autorisation. D’où le dirigeant de fait. Ce terme désigne un associé exerçant des pouvoirs de direction sans être titulaire d’un mandat social. Si tel est votre titre, rappelez-vous qu’en cas de fautes de gestion et d’infractions pénales commises par la société, vous serez engagé au-delà de vos apports. Vos biens personnels et même ceux de votre conjoint risquent d’être saisis.

Les droits des associés minoritaires et majoritaires

Tout comme vous avez des devoirs, vous disposez également de droits. Il convient de souligner que les actionnaires minoritaires n’ont pas le droit de participer à la prise de décision au sein de l’entreprise. Ce sont donc les associés majoritaires qui font le poids, à moins qu’il existe une clause contraire dans le pacte d’associés.

Si vous êtes actionnaire minoritaire, certaines prérogatives non négligeables vous seront quand même attribuées. Vous pouvez accéder au partage de bénéfices. Vous devrez donc percevoir vos dividendes quand leur répartition aura lieu durant un exercice bénéficiaire. Mais n’oubliez pas : ce privilège implique des formalités fiscales !

Dans le cas où l’entreprise émet des actions supplémentaires, vous aurez accès à un droit préférentiel de souscription. Il s’agit de la possibilité de souscrire à un nombre d’actions nouvelles. Cela vous permet de préserver votre pourcentage du capital social si une augmentation surgit. L’effectif sera déterminé en fonction du nombre d’actions que vous avez déjà à votre disposition.

Lors des assemblées générales, vous pourrez voter. La non consultation de votre avis pour une augmentation de capital, de fusion, de transformation ou de dissolution de la société, approbation de comptes annuels… font l’objet d’une amende et d’une peine d’emprisonnement pour le dirigeant concerné. Des actions en justice sont envisageables pour l’obtention d’une réparation d’un tort à titre personnel du fait d’un dirigeant. Il en va de même pour un dommage occasionné à la société du fait du dirigeant.

En plus de ces avantages, vous aurez un droit d’information pour tout ce qui a trait à l’administration de l’entreprise. Vous devez rester informé des comptes annuels des trois derniers exercices, des documents liés à la tenue des assemblées avec les procès-verbaux et les comptes-rendus de gestion des organes sociaux.