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L’art verrier de République Tchèque, plus de 1000 ans d’histoire

Le 13 novembre 2019 — 3 minutes de lecture

Verre de Bohême ou cristal de Bohême ? La question divise, quoi qu’il en soit, la région de République Tchèque est célèbre dans le monde entier pour son art verrier.

C’est l’une des plus anciennes régions d’Europe avec une aussi longue tradition verrière. Vous souhaitez vous rendre sur place ? Voici un avant goût de ce qui vous attend !

Le cristal de Bohême domine le monde jusqu’au XVIIIe siècle

Depuis le XIe siècle, les verriers de Bohême perpétuent une tradition. À cette époque, le verre était teinté d’une couleur verte, appelé vert de forêt. Cette couleur était le résultat du fondant utilisé pour abaisser la température de fusion, la potasse issue de la cendre de fougère. Ce n’est qu’en 1683 qu’un verrier va découvrir la recette secrète afin d’avoir un verre d’une qualité très pure, semblable au cristal de roche.

Le succès du cristal de Bohême est le résultat d’une stratégie initié par le roi Charles IV. Au XIVe siècle, le verre de Murano domine le marché mondial. Personne n’est alors capable de produire un verre de qualité similaire. Charles IV invita des verriers vénitiens sur ses terres. C’était très risqué pour ces verriers. En effet, les souverains de Venise leur avaient interdit de voyager au risque de perdre la vie, leur savoir-faire était bien trop précieux. Il faut rappeler que le verre avait une valeur importante, au même titre que l’or et l’argent.

Les verriers de Murano vont alors partager leurs connaissances et produire de magnifiques verrières avec les sources locales de République Tchèque. Comme en Lorraine, le développement de l’industrie verrière repose sur un pilier, l’abondance des ressources en bois, en silice et en potasse, composants essentiels du verre.

La différence d’un verre et d’un cristal est très simple. Cela repose sur un ajout de plomb, qui va permettre de métamorphoser la matière en cristal. On obtient alors une clarté supérieure, une réflexion plus forte.

Il existe un style Bohême, qui se remarque en un coup d’oeil. Une de leur spécialité est la taille. Vase, coupe, verre, les tailles sont imposantes, riches, le volume de la matière est important, indispensable afin d’effectuer des tailles profondes dans la matières.

La légende dit que ce savoir-faire est issus des tailleurs de pierres, qui se sont reconvertis dans cet art une fois le développement de l’industrie de Bohême.

Avant la grande guerre, cette industrie était de première importance avec plus de 8000 producteurs. Aujourd’hui, la production est bien moindre, mais reste vigoureuse à l’internationale.

Parmi les champions nationaux, Moser fait rayonner le cristal de Bohême à travers le monde.

En République Tchèque, cinq villes sont à visiter pour l’art verrier : Jablonec, Nový Bor, Nižbor, Světlá nad Sázavou, Karlovy Vary.

Et le cristal ?

Vers 1676, Georges Ravencroft y parvient en ajoutant de l’oxyde de plomb dans ses mélanges de matériaux. La pâte produit est brillante et limpide comme le cristal de roche. Elle est moins cassante et plus agréable à travailler et à couper. Le plomb donne au verre plus de densité et donc un indice de réfraction plus élevé.